G.5 RAA19 (Research on Art and Architecture of the 19th century), Part 1


G.5 RAA19 (Réseau art et architecture du 19e siècle), partie 1

Fri Oct 28 / 13:30 – 15:00 / rm 179, University College

chairs /

  • Béatrice Denis, Université de Montréal
  • Ersy Contogouris, Université de Montréal

The aim of the RAA19 (Research on Art and Architecture of the 19th century) is to encourage innovative studies of nineteenth-century art and architecture. This open session welcomes papers that examine theoretical issues or case studies that focus on any aspect of the art and architecture of the long nineteenth century, from 1789 to 1914. Special consideration will be given to papers that propose innovative issues or methodologies.


L'objectif du Réseau Art et Architecture du 19e siècle consiste à promouvoir le renouveau des recherches globales et interdisciplinaires sur le 19e siècle en histoire de l'art et de l'architecture. Cette session ouverte invite des propositions théoriques ou des études de cas qui couvrent des corpus issus du long 19 siècle, de 1789 à 1914. Une attention particulière sera donnée aux propositions qui font ressortir de nouvelles problématiques ou des méthodologies novatrices.

keywords / mots clés: 19th century / 19e siècle

G.5.1 The School of Raphael: Formal Analysis and the British School of Art and Illustration

  • Christina Smylitopoulos, University of Guelph

The purpose of formal analysis is to assess the specific elements of a work of art that individually and collectively establish the object’s capacity for artistic expression. This method of investigation asks beholders to consider formal qualities—line, shape, form, colour, tonality or value, space or arrangement, and texture—as evidence of artistic phenomena and to use this evidence to inform their interpretations. The rich and varied intersections between eighteenth- and nineteenth-century book illustration and the development of British art provide scholars with examples that are productive to building our knowledge of this important method of study. As an applied practice, formal analysis was being encouraged both inside and outside the studio and was tangled up with the promotion of a national school of art, a strong history painting tradition, and the systems of patronage that would support this emerging school. While history painting was being championed, Britain’s best artists—designers, draughtspersons, painters, and engravers—were making the products of print culture artistic, and in this endeavour they excelled. Remarkably, and despite the variety of examples and the ways they intervened in the aesthetic debates of the period, illustrated books have not been examined for their significance to the development of formal analysis to an extent that reflects their importance. And the goal to elevate the tastes of British artists and connoisseurs was not limited to book illustrations that served as surrogates for history painting. This paper will examine The School of Raphael; or, the Student’s Guide to Expression in Historical Painting. Published in 1759 and reissued throughout the nineteenth century, the book is comprised of a series of engravings furnished with explanatory text that gives us a glimpse of the pedagogical strategies developed to elevate the formal skills required to improve the state of the arts.

keywords: formal analysis, illustrated books, pedagogical strategies, early modern

Dr. Christina Smylitopoulos is Associate Professor at the University of Guelph’s School of Fine Art and Music and has published work in the areas of eighteenth-century art and visual culture and the pedagogical capacities of art collections. Recent publications include Artful Encounters: Sites of Visual Inquiry (2021); Spaces of Wonder, Wonder of Space: Encountering the 18th Century in Image, Object, and Text—a winner of the Leab Exhibition Catalogue Award—and she has written essays for, among others, The Mocking Image: Visual Satire from the 18th Century to Today; RACAR; and The British Art Journal. She was a Postdoctoral Research Associate at the Yale Centre for British Art and selected grants/fellowships/research associateships awarded include SSHRC (IG; IDG; Connection); the Ontario Ministry of Science, Research, and Innovation; Lewis Walpole Library; Huntington Library; Swann Foundation for Caricature and Cartoon (Library of Congress); and Houghton Library (Harvard), and UofG Research and Teaching Excellence Awards.

G.5.2 Un binôme inédit ? Art et espace dans le Paris du Premier Empire

Camilla Murgia, Université de Lausanne

Cette proposition d’intervention vise à étudier la relation entre art et espace, notamment en se consacrant aux interactions, synergies et échanges que ces éléments génèrent. Il sera question de prendre, comme cas d’étude, le Paris napoléonien et de discuter les mécanismes de communication entre l’espace, comprenant les lieux de l’art, réel, artificiels ou imaginaires, et l’imagerie artistique, allant de l’art contemporain à l’image populaire, documentaire et satirique. Si la recherche en histoire de l’art s’est penchée davantage sur les lieux physiques et la production artistique, peu a été fait sur la notion d’espace dans une perspective d’échanges et synergies, et surtout sur les interactions qu’elle engendre avec les protagonistes de la scène artistique.

Ma recherche essaye d’apporter une nouvelle approche à la recherche, en participant à l’analyse de ces mécanismes d’interaction et de transfert entre espace et art. Dans ma contribution, je propose de discuter, d’un côté le statut de l’espace (privé, publique, hybride,…), et de l’autre les mécanismes qu’elle engendre sur la perception artistique. Mon objectif est de comprendre dans quelle mesure l’espace permet une nouvelle fonctionnalité de l’image. Pour me pencher sur ces questions, je propose de me concentrer sur deux aspects. Le premier concerne la catégorisation de l’espace-même, comprenant des espaces réelles telles que le Louvre par exemple, ou les nombreuses espaces d’exposition, de divertissement de consommation de l’image aménagées dans le quartier autour du Palais Royal. Le deuxième aspect concerne l’image comme performance, c’est-à-dire le pouvoir, la capacité de l’image à divertir, à fournir une information visuelle ou esthétique et surtout son aptitude à s’adapter à la diversité des lieux dans lesquels elle est consommée, produite et exposée.

mots clés : Napoléon, Paris, image, espace, interaction

Camilla Murgia : Études d’histoire de l’art, archéologie et ethnologie à l’Université de Neuchâtel (Suisse), de 1996 à 2000. Puis doctorat à l’Université d’Oxford (Royaume Uni), avec un travail sur la figure de Pierre-Marie Gault de Saint Germain (c.1752-1842) en tant collectionneur et critique d’art. De 2007 à 2011 Junior Research Fellow à St John’s College, Université d’Oxford. Puis Enseignement en tant que chargée de cours aux universités de Neuchâtel et de Genève. Depuis 2018 : première assistante en histoire de l’art contemporain à l’Université de Lausanne, avec un projet sur les relations entre théâtre et beaux-arts dans le long 19e siècle.

G.5.3 Le pouvoir de la poire : contagion et subversion à Paris sous la monarchie de Juillet

  • Marie-Lise Poirier, Université du Québec à Montréal

Après s'être fait connaître comme dessinateur de vignettes et de caricatures, Charles Philipon (1800-1861) fonde plusieurs journaux satiriques illustrés, dont La Silhouette (1829), La Caricature (1830) et Le Charivari (1832). En 1840, il domine le marché parisien de l'imprimé et de l'estampe grâce à sa boutique et sa compagnie d'édition, la Maison Aubert, stratégiquement situées à la Galerie Véro-Dodat. La demande considérable pour les imprimés favorise l'écolsion de cette industrie qui s'avère déterminante pour la culture visuelle et commerciale parisienne. Les premières années de la monarchie de Juillet (1830-1848) sont réjouissantes pour les artistes et les journalistes, qui profitent de la liberté d'opinion nouvellement ratifiée dans la Charte de 1830. Néanmoins, cette liberté est durement atteinte par la répression massive de la presse suivant l'application des lois de septembre 1835. C'est surtout la peur de l'image, mais plus spécifiquement celle de la caricature, qui justifie ses sévères mesures judiciaires. Cette communication propose de réfléchir sur le pouvoir de l'image à travers la délicatese question de la censure et en prenant pour exemple le célèbre profil piriforme de Louis-Philippe, roi des Français (1773-1850), croqué par Philipon en 1831. D'une part, une mise en contexte permettra de mieux comprendre les enjeux sociopolitiques de la censure en France à cette époque. D'autre part, la théorie de Sigmund Freud (1856-1939) sur la psychologie des foules, celle-ci largement redevable aux travaux de Gustave Le Bon (1841-1931), permettra d'expliquer pourquoi l'image est tant crainte par les instances du pouvoir. La spécificité de la caricature impose toutefois une relecture de la théorie freudienne. Nourrie par les écrits sur le rire d'Henri Bergson (1859-1941), cette communication tentera d'introduire un élément nouveau dans les théories de l'image-motrice : le rire comme affect de l'auto-contagion d'une foule en position de résistance vis-à-vis du pouvoir.

mots clés : image-motrice, caricature, psychologie des foules, rire, Charles Philipon

Marie-Lise Poirier est étudiante du programme de doctorat interuniversitaire en histoire de l'art de l'UQAM. Elle est auxiliaire de recherche pour les projets Récits de l'ailleurs : réception et lecture des ouvrages viatiques des XVIIe-XVIIIe siècles, Les collections du Séminaire de Québec, berceau de la culture canadienne (1663-1910) et Écrire l'Amérique française dans le Mercure galant : discours d'actualité et imaginaire colonial. Elle est membre étudiante du RAA19, du CIREM16/18 et du GRHS. Son projet doctoral, entrepris sous la direction de Peggy Davis (UQAM), porte sur l'estampe et la culture de l'imprimé du XIXe siècle et entend examiner la manière dont les interactions intimes et professionnelles de Paul Gavarni, son réseau de sociabilité et le contexte socioculturel et historique ont influencé son identité artistique plurielle. Ses recherches doctorales sont financées par la Fondation de l'UQAM, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et le Fonds de recherche du Québec Société et culture (FRQSC).

G.5.4 L’architecture par l’ornement : les éclectismes du premier XIXe siècle

  • Justine Gain, École Pratique des Hautes Études, Paris et Ecole du Louvre, Paris

Si les grands noms de l’architecture du XIXe siècle sont parfaitement connus des historiens de la discipline à l’instar de Pierre Fontaine, d’autres artistes—tout aussi essentiels—sont injustement restés dans l’ombre. Jean-Baptiste Plantar (1790-1879), sculpteur d’ornements, régulièrement mentionné comme le dernier sculpteur des Bâtiments du roi, est l’un de ses artistes qui a pourtant contribué de manière déterminante au décor sculpté des édifices officiels. Ses ornements, par la diversité de leurs références, illustrent le goût pour l’éclectisme du XIXe siècle, un éclectisme polymorphe qui a aussi largement cours dans le domaine de l’architecture.

Au Louvre, au plafond du Grand escalier du musée construit vers 1810, comme dans les salles du musée Charles X, Plantar sculpte et perpétue une ordonnance néoclassique encadrant les compositions peintes au plafond. Il en est de même au palais des Tuileries où Plantar pare d’ornements classiques la cage du nouvel escalier d’honneur du palais. Pour ces espaces officiels, ces lieux de pouvoir, le néoclassicisme est de mise, une caractéristique que l’on retrouve partiellement dans les Galeries historiques de Versailles.

Le nouveau musée de l’histoire de France exige aussi d’autres références, en lien avec les periods chronologiques évoquées dans les différentes salles. Plantar sculpte ainsi les salles des Croisades d’un décor néogothique qu’il décline bientôt sur les piédestaux des sculptures disposées dans ces espaces. Au château de Fontainebleau mais aussi à Vincennes, l’esprit se fait encore un peu plus historiciste, Plantar faisant cette fois-ci référence à l’esthétique de la Renaissance pour créer ses éléments de décors, boiseries ou cheminées. À la lisière entre architecture publique et privée, la chapelle élevée à la mémoire de Ferdinand d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe décédé à Neuilly en 1842, également ornée par Plantar, arbore un décor que l’époque qualifie d’à peu près byzantin. Ces exemples sont autant de symptômes de ces éclectismes qui jalonnent l’architecture et les arts décoratifs tout au long du XIXe siècle.

Cette communication entend apporter un nouveau regard, par le prisme de l’ornement et du travail de Jean-Baptiste Plantar, principal sculpteur ornemaniste de l’époque, sur l’architecture du premier XIXe siècle afin de mettre en évidence une certaine homogénéité classique, courante dans les lieux de pouvoirs, en même temps que le développement d’un goût certain pour des éclectismes aux références diverses, l’un comme l’autre constitutifs du goût du XIXe siècle.

mots clés : architecture, XIXe siècle, ornement, plantar, décor sculpté

Après une licence à l’École du Louvre, Justine Gain se spécialise en master en intégrant le groupe de recherche Versailles. Ses premiers travaux portent alors sur Les collections d’Alexandre Lenoir dans les Galeries historiques de Versailles avant de s’intéresser à l’oeuvre sculptée de Jean-Baptiste Plantar (1790-1879) dans ces mêmes galeries. Parallèlement, elle réalise de nombreux stages dans diverses institutions culturelles de la region parisienne : au musée du Louvre, au musée d’Orsay ou au château de Versailles. Aux États-Unis, elle contribue au French Sculpture Census, un programme de recherche transatlantique dirigé par Laure de Margerie. De même, elle effectue le Ayesha Bulchandani Curatorial Internship le temps d’un été à la Frick Collection à New York auprès de Margaret Iacoco, Research Associate Curator. À l’École du Louvre et l’École Pratique des Hautes Études, elle poursuit désormais sa these intitulée La fabrique de l’éclectisme ornemental au XIXe siècle, l’oeuvre de Jean-Baptiste Plantar (1790-1879) sous la direction de Jean-Michel Leniaud, spécialiste de l’architecture du XIXe siècle et de Lionel Arsac, conservateur au château de Versailles. C’est à ce titre qu’elle est chargée d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art, où elle contribue à l’édition numérique des papiers Barye de la bibliothèque, avec Victor Claass et Sophie Derrot. Elle est également lauréate de la bourse d’études de la fondation Napoléon pour l’année 2021.

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