J.6 The NFT beyond speculative stakes: which contributions in the visual arts sector?


J.6 Le NFT au-delà des enjeux spéculatifs : quels apports dans le secteur des arts visuels ?

Sat Oct 29 / 11:00 – 12:30 / Burwash Room, rm 2005, Hart House

chairs /

  • Sophie Herrmann & Nathalie Casemajor, Institut National de la Recherche Scientifique, Montréal

Since 2021, the media explosion around non-fungible tokens has been dominated by a certain sensationalism. Beyond record auctions, thefts and hacking, the press coverage of the phenomenon conceals a complex reality: that of diverse artistic experimentations. To what extent do NFTs drive experimentation with new dissemination spaces, new aesthetic and economic practices? Although scientific publications about the subject are still extremely rare, artists and museums use the NFT ecosystem to propose new visibility models for the visual arts, and new economic and contractual processes. In this panel, we invite researchers and professionals from the visual arts sector—artists, curators and exhibition spaces—to share their artistic projects, case studies and reflections on the possibilities offered by these tokens.

keywords: NFT, visual arts, exhibition, collection, economic and contractual processes

J.6.1 Dispatches in the genealogy of NFTs, from Conceptual to Post-Internet Art

  • Oli Sorenson, Concordia University

Within my doctoral studies as much as in my production studio, I have been preoccupied with the ways that immaterial works of art might be exhibited, distributed, perceived and consumed differently than more tangible art objects, and thus I examined how this technical trait may also have shaped the content of such works.

Since Lucy Lippard’s 1973 publication of The Dematerialization of the Art Object and the emergence of Conceptual Art in the mid-1960s, an increasing number of artists have created unique strategies to show and sell works that lacked a material substance.

Sol Lewitt was among the first to use certificates of authenticity, which remind of today’s smart contracts in NFTs, and traces a clear lineage from Conceptual Art to Performance Art in the 1970s, Media Art in the 1980s, Relational Aesthetics in the 1990s, Post-Internet Art in the 2000s, and other movements which prioritized ideas, ephemeral appearances, information or software code as key components of a work of art.

From the above forms of expression lie only a few steps before arriving to the minting process on blockchains, crypto art and NFTs. As with any other occurrence in art, the legitimacy of NFT art is partly defined by this knowledge of precedents in art history, that preconditioned the emergence of blockchain based art.

As a media artist myself from the 1990s onwards, I devised a few strategies to exhibit, sell and distribute my work, in alignment with some of the above cited movements, which I aim to enumerate during the panel in question. More specifically, I will conclude with the personal claim that NFTs do solve many issues for artists producing dematerialized works, while falling short on its promises of decentralization, as numerous commercial intermediaries and mediating platforms have become essential in the processes of minting, publicizing and selling NFT art.

keywords: dematerialization, decentralization, digital, conceptual, art history

Oli Sorenson's remix art was first recognized in London, after taking part in numerous media art events at the Institute of Contemporary Art (2003-06), Tate Britain (2006), and the British Film Institute (2008-10). He also gradually established an international profile when performing at ZKM (Karlsruhe, 2002), ISEA (Helsinki, 2004), Mapping (Geneva, 2009) and Sonica Festivals (Ljubljana, 2012). After moving to Montreal in 2010, Sorenson redirected his work towards gallery based projects, and since exhibited at The Power Plant (Toronto, 2014), FILE (Sao Paulo, 2015), Monitoring (Kassel, 2017), Art Mûr (Berlin, 2018) and The Biennal of Digital Arts (Montréal, 2021). In 2017, Sorenson completed his research/creation PhD dissertation at Concordia, entitled The Material Conditions of Immaterial Arts.

J.6.2 Blockchain et oeuvres d’art : le marché comme médium

Christine Blais, Université de Montréal

Alors que les NFTs peuvent être comparés aux chromos de Raymonde Moulin - des multiples reproductibles à grande échelle et avec une faible valeur artistique - certains suggèrent que ce « nouvel état de l’art crypto » (Lovink, 2021) devrait plutôt prendre forme au-delà du discours qui comprend la technologie comme un appareil social et au-delà des NFTs associés à la (sur)commercialisation de l’art.

Les NFTs détiennent leur titre de propriété sur la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’information en théorie transparente, sécurisée et qui fonctionne sans organe centrale de contrôle. Il s’agit là d’un terrain fertile pour les artistes conceptuels qui explorent la blockchain en jouant avec les codes du marché de l’art depuis près d’une décennie. L’attrait de la blockchain comme réseau de création et de circulation est en outre de permettre la création de nouvelles structures pour la financiarisation de l’art, mais surtout, grâce à sa structure décentralisée dans laquelle il n’y a pas de barrière institutionnelle, de contribuer à une redéfinition importante de la notion de propriété.

Dans ce contexte, l’objectif de notre présentation est de définir comment les œuvres qui circulent sur la blockchain sont valorisées d’un point de vue économique mais aussi, artistique et symbolique. À travers l’étude des œuvres Blockchain performance (2012) du collectif Artistic Bokeh et la série Priceless créée en 2018 par Kevin Abosch et Ai Weiwei, nous examinerons deux aspects de la question : la manière dont cette technologie peut permettre la création de nouvelles organisations communautaires qui contournent l'hégémonie économique ; et la nouvelle définition de la propriété qu’elle induit.

mots clés : blockchain, valeur économique, valeur symbolique, intermédiation, propriété

Christine Blais est candidate au doctorat à l’Université de Montréal. Depuis 2018, ses recherches portent sur le marché de l’art à l’ère numérique, notamment la manière dont l’art sur la blockchain infléchit les conventions du monde de l’art contemporain. Elle a été chargée de cours en Économie de l’art à l’Université de Montréal, a occupé la direction générale de l’AGAC et a travaillé en philanthropie culturelle à la fondation du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).

J.6.3 Du net art au blockchain art, émergence d’un regard critique sur le phénomène des NFTs et du crypto art

  • Pierre-Yves Desaive, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

Dès l’émergence de l’internet grand public au milieu des années 90, des artistes, dans la tradition de l’art des médias, s’emparent de ce nouveau mode de transmission de l’information pour questionner les enjeux liés à la création d’un réseau numérique planétaire. L’avènement des GAFAM, le développement des réseaux sociaux, mais aussi celui d’outils de surveillance en ligne de plus en plus sophistiqués trouveront, au début du nouveau millénaire, un écho auprès d’une nouvelle génération d’artistes du numérique, qui portent un regard critique et engagé sur un monde désormais connecté en permanence. Le développement de la blockchain, et le phénomène de spéculation autour du crypto art lié aux NFTs, constituent une nouvelle source de réflexion pour les artistes des médias numériques. Comme ce fut le cas pour le net art, il semblerait que l’on assiste à l’émergence d’un « blockchain art », avec des œuvres nous incitant à envisager les implications économiques, sociales, politiques ou écologiques de cette nouvelle révolution technologique.

mots clés : NFT, blockchain, réseau, art, critique, société

Pierre-Yves Desaive est spécialisé dans l'art contemporain et l'art des médias numériques. Il est diplômé en histoire de l'art de l'Université de Liège, en Belgique, où il a également obtenu une licence en informatique appliquée aux sciences humaines. Après avoir travaillé comme assistant aux Collections artistiques de l'Université de Liège, et pour l'association des historiens de l'art de l'Université, il a rejoint le personnel des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, où il est aujourd’hui conservateur pour l'art contemporain. Président de la section belge de l'Association internationale des critiques d'art (AICA) de 2009 à 2012, membre du Conseil international des musées (ICOM), il publie régulièrement des articles sur l'art contemporain pour divers magazines, catalogues ou galeries. En tant que commissaire indépendant, il a organisé plusieurs expositions en Belgique et à l'étranger. Ancien membre de la Commission des arts numériques du ministère de la Culture, ses recherches portent sur l’infiltration de l’art contemporain par un art numérique autrefois cantonné à une sphère plus confidentielle. Professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels (ENSAV - La Cambre, Bruxelles), il enseigne un cours intitulé « Actualités de l’art des médias numériques », où il étudie la manière dont les artistes interrogent les défis sociétaux et environnementaux posés par l’avènement des sociétés en réseau.

arrow_upward arrow_forward